mercredi 24 juillet 2019

L'enfant sur le mail

C'est une langue de terre étirée à l'infini. Elle commence sous nos pieds et s'étend jusqu'à l'horizon, bordée à gauche et à droite par une mer d'huile. La surface de la mer est d'un bleu moyen assez peu remarquable et le regard ne perce pas sa surface.

Le ciel est bleu clair. Aucun nuage gris n'assombrit cette voûte et aucun nuage blanc ne vient la décorer non plus, lui offrir une moustache. Et le soleil, s'il est probablement la source du plein jour a le bon goût de se faire discret.

C'est une langue de terre uniformément large de 50 mètres environ. Quand on porte les yeux à l'horizon, on se rend bien compte du contraste : la moitié gauche est un plat rivage au niveau de la mer et constitue un chemin uniforme infini. La moitié droite forme une dune dont la crête aplatie s'évanouit aussi là où le regard ne porte pas.

Au sommet de ce mail naturel se dresse l'enfant. Il a 12 ans. Une légère brise agite sa frange châtain trop longue, qu'il écarte d'une main au geste imprécis. Dix mètres plus bas, un cortège innombrable s'avance sur la grève, de l'horizon à l'horizon. L'enfant y reconnait quelques rares visages des élèves de son école mais la foule lui est majoritairement inconnue.

Ces autres, en contrebas, marchent et discutent. L'un quitte parfois ses voisins et part s'entourer de nouveaux compagnons de voyage.

Le regard de l'enfant glisse d'un corps à un autre. Immobile et silencieux, il contemple la multitude. Ses yeux balaient le panorama et se fixent sur l'horizon. Observant toujours la grève peuplée, il reprend son chemin, sur le mail.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire