mercredi 31 octobre 2018

Atelier d'écriture du 30 octobre 2018


Auto-louange

·         Texte court, à la 1ère personne, où on amplifie nos qualités.

Je suis la sensibilité. Je dirige mes yeux vers ton visage pour percevoir les micro-expressions qui révèlent les transports de ton âme dans leurs nuances les plus infimes. Je vois aussi les mouvements de ton corps, de ton dos que tu redresses, de la jambe que tu recules, de ta main qui hésite avant de réajuster ta robe. Je suis la sensibilité et j’entends les mots que tu dis. J’entends l’hésitation, l’enthousiasme et la précipitation dans ta voix. J’entends la respiration que tu prends avant de ne rien dire parce que tu as choisi de retenir tes mots. Je suis la douceur. Assis à tes côtés, je tiens ta main, je caresse ton bras, je masse ton cuir chevelu, ton dos, tes cuisses, tes jambes, tes pieds. Je suis la douceur. Mille mots me viennent en tête et j’écarte les ombres tandis que je magnifie la lumière puis la fais traverser cent prismes pour qu’elle soit agréable à tes yeux. Je suis l’expressivité et je te renvoie des regards interrogatifs. Je te souris pour approuver et t’encourager.

vendredi 19 octobre 2018

Atelier d'écriture du 16 octobre 2018

Auto-louange

·         Texte court, à la 1ère personne, où on amplifie nos qualités

Je suis l’observateur. Celui qui est né loin, qui a été présent pendant les temps troublés puis qui est venu ici. Mon corps et mon esprit m’ont emmené plusieurs fois près de la frontière du monde. Mais tu vois, je suis toujours là. Mon corps était frêle pourtant. Mais je suis le changement. Petit, je suis devenu grand, et grand je suis devenu petit. Faible, je suis devenu fort. Fort je suis devenu gros. Gros je suis devenu mince. Et mince je suis redevenu fort. Différent, je suis devenu semblable. J’étais la lumière qui brille et que tout le monde voit. J’étais aussi l’ombre et on ne pouvait pas me voir. Je redevenais l’observateur, alors, et je scrutais le monde des vivants. Je suis devenu Ulysse, éloigné de la patrie pendant dix ans par des dieux étranges. Et là-bas, de l’autre bout du monde j’étais encore l’observateur. J’ai vu et je suis revenu. J’observe toujours car c’est dans ma nature, mais désormais je suis le conteur. Je dis les choses qui sont, celles qui ne sont pas, mais surtout je dis les montures qui te mèneront loin d’ici, sur ce monde ou sur d’autres.

vendredi 5 octobre 2018

Atelier d'écriture du 2 octobre 2018

Texte libre sur le thème de l’identité

Bonjour cher lecteur. Tu viens probablement de te réveiller et Niccolo vient probablement de déposer ton petit déjeuner sur le bureau où je laisse aussi, à dessein, ce journal ouvert pour que tes yeux se posent dessus. La chambre où tu te réveilles a été soigneusement vidée du superflu pour ne pas te distraire et la vue sur la mer, sur le ressac incessant en cette partie de la côte devrait te plaire et t’apaiser. Aussi loin que je me souvienne, tu as toujours aimé cette région de la Terre. Je me rappelle d’ailleurs que l’ombre et l’odeur des pins parasols te manquaient, tout comme te manquait la caresse à la fois lisse, rugueuse et craquelée des troncs d’oliviers, durant les années que tu as vécues autour de Saturne. Mais voilà que j’en dis trop.
Je porte des secrets. Certains que je vais te révéler. Et certains qui disparaîtront, pour le bien-être de tous. C’est pour cela que je t’écris, à toi que je connais mieux que toi-même. J’ai commis bien des actes qui me font horreur. Qui font d’ailleurs horreur à beaucoup. Si je te les révélais… ah, si je te les révélais, je ferais le contraire de ce qui nous réunit aujourd’hui, toi en chair et en os, moi en encre et en papier, souvenir déjà disparu ou seulement estompé.
J’ai pris des dispositions pour ton avenir. Tu t’appelleras Giaccomo Calabri et j’ai fait en sorte que tu reçoives une formation professionnelle et un emploi rapidement. Tu disposes par ailleurs d’économies qui t’aideront à vivre même si elles ne t’assureront pas une subsistance pour une vie entière. J’aurais pu te doter plus généreusement mais il n’aurait pas été juste de piocher plus que de raison dans des Trésors, aussi fournis soient-ils, qui ne sont pas à mon nom. Maitre Rossi te fournira les papiers et les conseils utiles. Mais il ne pourra pas te communiquer mon nom. J’ai pris précaution de ne le contacter que via un tiers lui-même contacté par un tiers.
Ce secret que je vais te révéler tu ne dois le révéler à personne. A vrai dire ce secret, tu n’auras toi-même à le porter que brièvement et tu l’oublieras vite. Il ne t’encombrera donc pas durablement. J’ai foi en toi et j’espère que tu as toujours foi en moi. Plus que moi-même. Mes actes passés sont trop lourds pour être pardonnés par les hommes. Et je suis un homme. Je me condamne donc moi-même et la sentence est sans appel : la peine de mort. Enfin, non. Pas totalement sans appel puisque c’est l’entreprise qui nous réunit. La mort véritable, celle du corps, est une notion abjecte dès lors qu’on parle de se la donner intentionnellement. Alors outre la nécessaire altération de mon visage, je choisis la mort de l’esprit. La mort de mon esprit. Et, je suis navré de devoir te condamner aussi, toi dont l’existence est éphémère comme celle d’un papillon. A peine sorti de ta chrysalide et oublieux de ta vie antérieure, tu ne vivras qu’une journée.
La médecine permet aujourd’hui ce miracle d’effacer progressivement les souvenirs. Ce soir… le soir du jour où je t’écris ces mots, les neurochirurgiens effaceront la mémoire de mon vécu. Ce soir… le soir du jour où tu me lis pour la première fois, ils effaceront les traits de caractère forgés par ton vécu : tes excès de dialogue intérieur forgés par une enfance solitaire, ton hésitation constante entre misanthropie et philanthropie forgées par des déceptions et des moments de grâce inattendus. Ton impulsivité aussi à te lancer dans certaines décisions lorsque tu constates ta paralysie à résoudre un dilemme, pour éviter de prolonger ton indécision. Ce soir, le soir d’un jour suivant, une autre partie de toi et de moi disparaîtra afin de laver notre être et de donner vie à un homme nouveau, innocent. Le processus complet dure 7 jours. Une semaine pendant laquelle tu ne manqueras de rien. Embrasse ce processus avec joie ! Pardonne-moi ! Pardonne-toi !

Jeu : chaque participant donne une contrainte pour l’écriture d’un texte

·         Commencer et finir par la lettre B

·         Quelque chose qui roule

·         Une phrase descriptive à la Zola

·         Un personnage dit la phrase « Non ! »

·         Une phrase palyndromique (condition déjà satisfaite par la condition précédente)

·         Un effet de lumière

·         Un objet doit s’envoler

                                                                                    
Barnabé était vêtu de pied en cape. Comme toutes les souris des campagnes, en apercevant les premières gouttes de pluie il avait enfilé ses bottes en plastique brillant rouge, un imperméable jaune à large col et un tricorne rouge. Son frère Liam était décédé récemment et Barnabé venait collecter des effets personnels avant de laisser le reste en libre-service aux autres comme il est de coutume dans les campagnes du nord de l’Angleterre. Arrivant devant la porte, il baissa la tête pour laisser couler les gouttes de son couvre-chef qu’une rafale soudaine emporta trop vite pour le retenir. De ses petites pattes griffues et calleuses, il chassa les dernières gouttelettes, perles de cristal accrochées à sa toison blanche et marron clair. Tombant au sol, elles roulèrent jusque dans un coin où leur fusion créa une petite flaque. Barnabé entra dans le logis. Une éclaircie brève illumina un portrait des deux souriceaux et leurs parents, qui décorait le mur gauche. Au fond de la pièce une table en bois entourée de cinq chaises. Sur chaque chaise, un coussin de coton blanc et rouge passé. Sur l’un d’eux, une tache de sang. « Non ! » s’exclama Barnabé repensant aux dernières semaines. Il jeta son dévolu sur la photo de famille et une statuette de plomb.

Atelier d'écriture du 18 septembre 2018


Texte libre sur le thème de la folie

Moi (voix habituelle) : Bon, il faut que je me taise ; il va lire ce qu’il a écrit. Je crois qu’il y a un rapport avec Alice au Pays des Merveilles. Mais attends ! Ca fait partie de l’histoire, là, ce qu’il dit ? Il a commencé ?
Prospéro (voix perfide): Mais tais-toi ! Bien sûr, qu’il a commencé ! Laisse-le raconter !
Moi (voix habituelle): Euuuuh… quoi ? C’est quoi c’t’histoire ? C’est quoi cette voix ? Qui me parle ?
Prospéro (voix perfide): C’est encore moi. Enfin, c’est encore nous.
Caliban (voix soupe-au-lait) : Je crois qu’il y a des gens qui ont quelques troubles de mémoire.
Moi (voix habituelle): Non mais c’est du foutage de gueule ? C’est quoi ce délire ? Et trouble de mémoire toi-même !
Prospéro (voix perfide): Tu as des sautes d’humeur, dis-donc ! Puisqu’il faut se répéter… c’est moi, Prospéro !
Moi (voix habituelle): Prospéro ? C’est quoi, ce nom ? Prospéro, ça ne me dit rien.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et moi, c’est Caliban. « Cali » comme la Californie, et « ban » comme un banc… Mais sans c.
Moi (voix habituelle): Et vous êtes où, les deux rigolos ? Je vous entends mais je ne vous vois pas.
Prospéro (voix perfide): Sur ton épaule gauche. Toujours sur ton épaule gauche.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et moi, sur ton épaule droite.
Prospéro (voix perfide): Ne l’écoute pas, c’est un menteur contrairement à moi. D’ailleurs, ce qu’il dit est une contradiction en soi. Si tu entends quelqu’un comme nous, ça ne peut être que sur la gauche. Toujours.
Moi (voix habituelle): Et alors on fait quoi ? Vous avez un truc à me dire, ou bien vous ne faites que passer ? Vous vous êtes perdus ?
Prospéro (voix perfide): Nous, on est venus pour l’histoire. Comme toi, évidemment.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et cette histoire, je la trouve un peu nulle. Je préférais celle où Prospéro et moi on faisait la course pour attraper un pigeon voyageur.
Prospéro (voix perfide): Tu entends ce que dis Caliban ? C’est pas croyable. Ceci est la meilleure histoire que nous ayons vécue tous les trois. Sans doute parce que c’est la dernière en date.
Moi (voix habituelle): Vous m’avez fait perdre le fil dès avant que ça commence. Oh là là,  je ne vais rien y comprendre, comme souvent.
Caliban (voix soupe-au-lait): Mais non ça n’a pas commencé. Raconte-nous donc ta journée et n’oublie aucun détail ! Je veux tout savoir.
Prospéro (voix perfide): Bien sûr que si c’est commencé. On approche même de la fin alors concentre-toi un peu et n’écoute pas ce gros malin !
Moi (voix habituelle): Bon, il faut que je me taise ; il va lire ce qu’il a écrit. Je crois qu’il y a un rapport avec Alice au Pays des Merveilles. Mais attends ! Ca fait partie de l’histoire, là, ce qu’il dit ? Il a commencé ?
                                                                        

Jeu : chaque participant propose un mot devant apparaître dans le texte

Cabinet, faisan, exaltation, communion, blanche, forêt


Dans une forêt vivait Martin. Martin est un faisan tout ce qu’il y a de plus normal… sauf sa taille. Martin est à peine plus grand qu’un poussin malgré son âge adulte. Mardi dernier il a été convié à une cérémonie par laquelle son frère Gidéon, un faisan aux airs de coucou, serait uni à Clara, la faisane, pour la vie et jusqu’à ce que l’acte de divorce les sépare. Clara portait une légère parure blanche. Gidéon portait une queue-de-pie. Après que des vœux eurent été prononcés, on amena un grand plat de vers de terre et tous les oiseaux participèrent à la communion des estomacs. Natacha, une belle faisane aux airs de coucou prétexta une indisposition pour se rendre aux cabinets. Ne la voyant pas revenir, Martin inquiet alla s’enquérir de sa santé. Passant la porte il tomba sur son frère en pleine exaltation.

Jeu : cadavre exquis en rimes

Chaque participant démarre par l’écriture d’un vers en haut d’une feuille. La feuille est transmise au suivant qui écrit 2 vers dont le premier doit rimer avec le dernier vers du joueur précédent. La feuille est à nouveau transmise mais pliée en ne laissant apparaître que le dernier vers. Participants : XXXX, YYYYYYYYY, Erik

                                                            
Texte 1
Dans le silence gêné, elle trace
Des symboles mystiques sur sa boule de glace.
Les regards des convives guettent une détente.
Qu’elles vivent ! Qu’elles pètent ! Oh quelle attente !
Pendant qu’au dehors les cloches résonnent
Je m’égare dans une foule sans personne
Et, heureux, je déroule mon pas qui s’allonge
Mélodieux comme une poule, vif comme une éponge.
On n’est pas ce qu’on veut. On est ce qu’on est.
Et le nez sur les vieux, c’est comme ramoner
Une cheminée sans feu à la fin d’un hiver
Qui s’éteint pour redonner vie à un nouvel hier.

Texte 2
Qu’il est doux de ne rien voir
Ne ressentir que par l’épiderme, croire
Apercevoir une chaleur fugace
Aux lunettes infrarouges comme un jeu qui délasse.
Où suis-je se demande-t-elle ; où sont les autres ?
Partis de par le monde comme des apôtres,
Ou planqués tels des amants ridicules ?
Non, partageons nos amours, sortons du placard nos polycules
Dans un flot commun, abreuvons les cœurs qui se dessèchent
L’espoir est une bougie. Allumons-en la mèche.
Créons un incendie de bonheur !
Et brulons tous les emmerdeurs !

Texte 3
La vie est un sandwich à l’étron. Et nous sommes obligés de croquer.
Mais croquer ceci sera-t-il bon ? Permettez-moi donc d’en douter.
Dans mes souvenirs des premiers temps, certes, le goût en était délicat.
Doux-amer comme un parfum entêtant, froid comme le mica.
Les plus récents sont métalliques et râpeux, brulant la langue.
Certains m’oppressaient comme une foule qui harangue.
Mais la mémoire est heureusement défaillante.
C’est là que revient cette image de ma tante :
Sourire aux lèvres, son plateau en argent bien rempli
Entravé mais heureux, joie secrète qui l’emplit
Pavoisant à l’envie sur des sujets frivoles
C’est par la superficialité que l’ambiance décolle.

Atelier d'écriture du 4 septembre 2018

Exercice : définir un mot que l'on aime bien.

Mot choisi : folklore.


Ca commence bien ! mon mot, « folklore », est en fait composé de deux mots. « Folk », qui désigne le peuple et « lore » qui désigne l’ensemble des savoirs, coutumes et croyances relatives à un sujet donné. J’y reviendrai.
Examinons un peu ce « folk » ! Musicalement, il évoque des textes parlant de la vie ordinaire, des bonheurs, amusement ou des petits tracas. Et on chante ses mots avec une voix posée, sur un air de guitare. Ce mot folk est aussi intimement lié au mot allemand « volk » qu’on retrouve dans la marque automobile Volkswagen : la voiture du peuple. Et c’est vrai que folk a quelques résonnances un peu condescendantes. On parle de folk ou de peuple pour désigner les moins-disants culturels et les ruraux. Heureusement, on trouve aussi quelques accents bienveillants et attendris dans ce folk. Parce qu’on aime la simplicité, le goût nature de la compagne et des petites gens dignes et sans prétention.
Le mot « Lore » a trait aux savoirs, croyances, traditions etc. périphériques à un thème donné. L’herboristerie peut constituer une forme de Lore. Toutes les anecdotes autour des pièces de collection concernant une légende du rock’n’roll, ça aussi c’est un Lore.
Mais le Lore le plus marquant, c’est le folklore. C’est l’ensemble des mythes et légendes, des héros, des chansons, des histoires et des thèmes propres à un groupe culturel. Le folklore breton, le folklore de Donjons et Dragons, et toutes autres déclinaisons liées à des peuples lointains, proches, réels ou imaginaires. Le folklore c’est bon, chantez-en !

Atelier d'écriture du 21 août 2018


Texte libre sur le thème de l’intimité

Récemment, j’ai entendu prononcer le mot « intimité ». Mais c’est quoi, l’intimité ? Si je m’interroge sans l’aide d’un dictionnaire, je dirais que c’est ce qui est en nous, qui nous fait comme nous sommes, que nous dissimulons derrière nos filtres et que nous ne partageons généralement qu’avec une poignée d’élus. Dévoiler notre intimité, c’est présenter nos vulnérabilités aux autres. C’est jouer à quitte ou double, ou à la roulette russe. Si on reçoit l’amour en retour, alors c’est un amour qui nous semble inconditionnel, beau, rassurant. Mais si nos vulnérabilités dévoilées reçoivent l’amertume, la haine, la colère ou le mépris, alors notre fragilité est exploitée par quelqu’un qui est d’autant plus capable de nous faire mal.

Mais laissez-moi revenir un peu en arrière ! l’intimité, c’est souvent associé à la sexualité et à l’amour. Cette association est si fréquente en fait, que j’ai envie de m’en éloigner. L’intimité, c’est aussi notre détestation, notre bile, tout ce qu’il y a de plus antagoniste en nous envers des éléments extérieurs. Oui, notre haine est aussi intime que notre amour. Plus intime, même, d’une certaine façon. Car imagine un peu la chose suivante, cher lecteur, cher auditeur ! imagine que tu portes des chaussettes oranges et moi je hais les chaussettes oranges. Je ne les hais pas qu’un peu ; je les conspue. Je les vomis. Si l’une d’entre elles me tombe sous la main, elle va voir ce qu’elle va voir, cette sale chaussette de mes deux ! Je vais la déchirer, la couper, la bruler, la dissoudre, la découdre, la passer au mixer, la couler dans du béton et soit je la jetterai d’un pont ou d’un quai à l’heure où les rues sont désertes (3h30 du matin si tu ne le savais pas), soit j’utiliserai la brique ainsi obtenue dans une construction et je repenserai sadiquement satisfait à cette chaussette chaque fois que mes yeux se poseront sur cette construction. Cette passion négative envers les chaussettes orange, c’est moi. C’est mon intime.


Exercice : dictionnaire.

Chaque participant propose un mot de son invention. Tous les participants rédigent une définition "à la manière du dictionnaire" pour ces mots inventés.

Note : je suis très insatisfait par ce que j'ai produit au cours de cet exercice.

Vélorquer : se déplacer sur un pédalo en forme d'orque dont le mécanisme active la queue et les nageoires au lieu de pales.

Dermaphone : ordinateur de bras dont sont équipés les extra-terrestres des films Predator.

Krop : variété de navet sans saveur.

harzifal : vent hivernal violent apprécié des pirates.

Barmélie : fête traditionnelle au cours de laquelle les paricipants écument de nombreux bars. Voir aussi " rue de la soif".

Paraprismique : se dit d'une forme qui est arbitrairement jugée ressembler à un prisme.

mardi 2 octobre 2018

Atelier d'écriture du 7 août 2018


Exercice : chaque participant propose un mot devant apparaître dans le texte

Démesure, vélocité, luminescent, fourni, insuffisance, jardinet, espace

Robert a 53 ans. Il vit seul dans une maison de campagne qu’il a achetée il y a 2 ans. Mais après une année consacrée aux travaux pour rendre cette maison agréable, il a passé une année à l’hôpital. Il revient tout juste chez lui et il a un projet : créer un jardinet dont il serait fier. Mais il s’interroge sur les meilleurs choix d’aménagement de son espace vert. Il a le goût pour la démesure et planterait bien un champ complet. Mais en y réfléchissant à deux fois, il identifie une insuffisance de ses savoirs concernant les plantes. Faut-il privilégier la quantité ou la qualité ? Et surtout comment faire ? Un dispositif luminescent peut-il accroitre la vélocité avec laquelle les fleurs se hisseront vers la maturité ? Il arrête son choix sur plusieurs variétés : il alternera solanacées et légumineuses. Il faut se hâter. Il se prépare un emploi du temps bien fourni à bêcher, planter, désherber.



Exercice : acrostiche avec le mot « écolier(e) »

Ecoute-moi et parle-moi s’il te plait ! En es-tu d’accord ?
Certainement. Sur quoi veux-tu échanger ?           
Oh, sur tout. Le monde, la vie, toi, l’amour, les lucioles…
L’amour c’est risqué. Les lucioles me vont mieux.
Il ne faut pas se formaliser. L’échange me plait plus que son objet.
En effet, l’acte d’échange vaut un discours à lui seul.
Reposons-là cet échange. Je suis satisfait.

Atelier d'écriture du 10 juillet 2018


Exercice : chaque participant propose une rime à utiliser dans un poème

-ouille ; -ette ; -ile ; -elle ; -atte ; -san

Les grues, échafaudages, briques et poutrelles
Dès l’aube abaissent leurs regards sur la ville.
« Quel est au loin ce chantier peu gracile ? »
« Un jour on l’appellera Tour Eiffel. »
Du haut du Sacré Cœur, ainsi discutent deux gargouilles.
Et dans la capitale martèlent les charrettes
Sur des pavés couverts de givre et glissants
Que frappent les roues aux taches de rouille.
On discute, on marchande, et on rouspète.
Les badauds commencent à se rendre au travail sans hâte
Pour aller verser leur sueur et parfois leur sang.
La journée est commencée quand le ciel orange succède à l’écarlate.



Exercice : chaque minute, un participant propose un mot qui doit prendre place dans le récit.

Les mots choisis, dans l’ordre (à considérer phonétiquement) : nez, voiture, froid, couette, fin

Elle fait face à son propre visage. Dans sa salle de bains, elle tend le nez vers le miroir. Après avoir percé ce qu’elle devait, elle enfile son manteau et va prendre sa voiture. Le moteur peine à démarrer en ce matin froid. Puis il obtempère. Au feu rouge, encore un miroir ! le rétroviseur lui permet de vérifier la perfection avec laquelle elle a noué ses couettes. De son trajet pour le travail, elle voit la fin avec soulagement, prête à prendre son service. Une journée comme toutes les autres peut commencer.

Atelier d'écriture du 3 juillet 2018


Ceci est mon premier article concernant un atelier d'écriture. Je précise donc que je participe à un atelier d'écriture pour lequel j'écris sur des thèmes choisis ou qui m'amène à me plier à des exercices généralement d'une durée de 15 à 20 minutes.

Qui sait si ces textes quelquefois bons et quelquefois nuls -n'ayons pas peur des mots !- auront un jour une utilité quelconque. Si vous trouvez un peu de plaisir en les lisant, alors tant mieux et vos commentaires ou critiques sont les bienvenus. Si vous me connaissez personnellement et y retrouvez des aspects de ma personnalité, venez m'en parler à l'occasion autour d'un café !



Exercice : inspiré d’une photographie

La terre, cette terre, celle avec un petit « t » et non pas la planète Terre, mais cette île, ce havre avait connu le feu. Des plantes et des fleurs, des arbres et buissons lui servaient autrefois de fourrure et cette terre vivait impassible, innocente et inconsciente des froidures, de la pluie, du vent et même des giboulées. Des petites bêtes, de petits êtres, des créatures vivaient en ce lieu. Des fragiles, aux ailes diaphanes aimaient à se poser sur les troncs, là où le soleil venait chauffer l’écorce. D’autres, aux corps longs et articulés, passaient de la surface au sous-sol, d’un terrier à une racine, d’une pierre à une niche.

Et puis vînt un été. La terre était sèche, de même que les herbes hautes ou courtes. Les plantes craquaient au vent brûlant, et la poussière faisait parfois un rideau à qui aurait admiré cette contrée. Nul ne sait comment, si ce fût par un orage, par une concentration des rayons du soleil ou par quelque autre façon, mais un jour un incendie teinta le ciel d’orange et de jaune.

La terre au lendemain fut blanche de cendre et elle était déserte à perte de vue. Et la cendre enrichit à nouveau cette terre, avec l’aide de la pluie. Quelques jours ou semaines plus tard, en ce lieu désolé, portées par le vent, arrivèrent une famille de spores de fougères. Après le silence, la terre attendait impatiente mais confiante que renaisse le tumulte quotidien.