vendredi 5 octobre 2018

Atelier d'écriture du 18 septembre 2018


Texte libre sur le thème de la folie

Moi (voix habituelle) : Bon, il faut que je me taise ; il va lire ce qu’il a écrit. Je crois qu’il y a un rapport avec Alice au Pays des Merveilles. Mais attends ! Ca fait partie de l’histoire, là, ce qu’il dit ? Il a commencé ?
Prospéro (voix perfide): Mais tais-toi ! Bien sûr, qu’il a commencé ! Laisse-le raconter !
Moi (voix habituelle): Euuuuh… quoi ? C’est quoi c’t’histoire ? C’est quoi cette voix ? Qui me parle ?
Prospéro (voix perfide): C’est encore moi. Enfin, c’est encore nous.
Caliban (voix soupe-au-lait) : Je crois qu’il y a des gens qui ont quelques troubles de mémoire.
Moi (voix habituelle): Non mais c’est du foutage de gueule ? C’est quoi ce délire ? Et trouble de mémoire toi-même !
Prospéro (voix perfide): Tu as des sautes d’humeur, dis-donc ! Puisqu’il faut se répéter… c’est moi, Prospéro !
Moi (voix habituelle): Prospéro ? C’est quoi, ce nom ? Prospéro, ça ne me dit rien.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et moi, c’est Caliban. « Cali » comme la Californie, et « ban » comme un banc… Mais sans c.
Moi (voix habituelle): Et vous êtes où, les deux rigolos ? Je vous entends mais je ne vous vois pas.
Prospéro (voix perfide): Sur ton épaule gauche. Toujours sur ton épaule gauche.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et moi, sur ton épaule droite.
Prospéro (voix perfide): Ne l’écoute pas, c’est un menteur contrairement à moi. D’ailleurs, ce qu’il dit est une contradiction en soi. Si tu entends quelqu’un comme nous, ça ne peut être que sur la gauche. Toujours.
Moi (voix habituelle): Et alors on fait quoi ? Vous avez un truc à me dire, ou bien vous ne faites que passer ? Vous vous êtes perdus ?
Prospéro (voix perfide): Nous, on est venus pour l’histoire. Comme toi, évidemment.
Caliban (voix soupe-au-lait): Et cette histoire, je la trouve un peu nulle. Je préférais celle où Prospéro et moi on faisait la course pour attraper un pigeon voyageur.
Prospéro (voix perfide): Tu entends ce que dis Caliban ? C’est pas croyable. Ceci est la meilleure histoire que nous ayons vécue tous les trois. Sans doute parce que c’est la dernière en date.
Moi (voix habituelle): Vous m’avez fait perdre le fil dès avant que ça commence. Oh là là,  je ne vais rien y comprendre, comme souvent.
Caliban (voix soupe-au-lait): Mais non ça n’a pas commencé. Raconte-nous donc ta journée et n’oublie aucun détail ! Je veux tout savoir.
Prospéro (voix perfide): Bien sûr que si c’est commencé. On approche même de la fin alors concentre-toi un peu et n’écoute pas ce gros malin !
Moi (voix habituelle): Bon, il faut que je me taise ; il va lire ce qu’il a écrit. Je crois qu’il y a un rapport avec Alice au Pays des Merveilles. Mais attends ! Ca fait partie de l’histoire, là, ce qu’il dit ? Il a commencé ?
                                                                        

Jeu : chaque participant propose un mot devant apparaître dans le texte

Cabinet, faisan, exaltation, communion, blanche, forêt


Dans une forêt vivait Martin. Martin est un faisan tout ce qu’il y a de plus normal… sauf sa taille. Martin est à peine plus grand qu’un poussin malgré son âge adulte. Mardi dernier il a été convié à une cérémonie par laquelle son frère Gidéon, un faisan aux airs de coucou, serait uni à Clara, la faisane, pour la vie et jusqu’à ce que l’acte de divorce les sépare. Clara portait une légère parure blanche. Gidéon portait une queue-de-pie. Après que des vœux eurent été prononcés, on amena un grand plat de vers de terre et tous les oiseaux participèrent à la communion des estomacs. Natacha, une belle faisane aux airs de coucou prétexta une indisposition pour se rendre aux cabinets. Ne la voyant pas revenir, Martin inquiet alla s’enquérir de sa santé. Passant la porte il tomba sur son frère en pleine exaltation.

Jeu : cadavre exquis en rimes

Chaque participant démarre par l’écriture d’un vers en haut d’une feuille. La feuille est transmise au suivant qui écrit 2 vers dont le premier doit rimer avec le dernier vers du joueur précédent. La feuille est à nouveau transmise mais pliée en ne laissant apparaître que le dernier vers. Participants : XXXX, YYYYYYYYY, Erik

                                                            
Texte 1
Dans le silence gêné, elle trace
Des symboles mystiques sur sa boule de glace.
Les regards des convives guettent une détente.
Qu’elles vivent ! Qu’elles pètent ! Oh quelle attente !
Pendant qu’au dehors les cloches résonnent
Je m’égare dans une foule sans personne
Et, heureux, je déroule mon pas qui s’allonge
Mélodieux comme une poule, vif comme une éponge.
On n’est pas ce qu’on veut. On est ce qu’on est.
Et le nez sur les vieux, c’est comme ramoner
Une cheminée sans feu à la fin d’un hiver
Qui s’éteint pour redonner vie à un nouvel hier.

Texte 2
Qu’il est doux de ne rien voir
Ne ressentir que par l’épiderme, croire
Apercevoir une chaleur fugace
Aux lunettes infrarouges comme un jeu qui délasse.
Où suis-je se demande-t-elle ; où sont les autres ?
Partis de par le monde comme des apôtres,
Ou planqués tels des amants ridicules ?
Non, partageons nos amours, sortons du placard nos polycules
Dans un flot commun, abreuvons les cœurs qui se dessèchent
L’espoir est une bougie. Allumons-en la mèche.
Créons un incendie de bonheur !
Et brulons tous les emmerdeurs !

Texte 3
La vie est un sandwich à l’étron. Et nous sommes obligés de croquer.
Mais croquer ceci sera-t-il bon ? Permettez-moi donc d’en douter.
Dans mes souvenirs des premiers temps, certes, le goût en était délicat.
Doux-amer comme un parfum entêtant, froid comme le mica.
Les plus récents sont métalliques et râpeux, brulant la langue.
Certains m’oppressaient comme une foule qui harangue.
Mais la mémoire est heureusement défaillante.
C’est là que revient cette image de ma tante :
Sourire aux lèvres, son plateau en argent bien rempli
Entravé mais heureux, joie secrète qui l’emplit
Pavoisant à l’envie sur des sujets frivoles
C’est par la superficialité que l’ambiance décolle.

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